Guide des métiers en tension jeunes diplômés - JobTeaser

innovante qui se fait sentir : les industriels ont besoin d’inventer de nouvelles solutions, moins polluantes, moins gourmandes en énergie, plus efficientes, capables de se repositionner face à une concurrence forte arrivant des pays asiatiques… bref — il faut re- partir d’une page blanche et pour cela, il faut de jeunes ingénieurs et un regard neuf.

rain donne lieu à des objectifs complètement délirants. Le mana- gement doit avoir une idée concrète de la tâche et de sa difficulté, de la réalité des ingénieurs ; ↗ L’équité salariale : de nombreux ingénieurs ne comprennent pas pourquoi certains employeurs pinaillent sur quelques dizaines d’euros dans la négociation salariale des jeunes talents, alors que les grands patrons croulent sous les stock options. Cela concerne en particulier les entreprises du CAC 40, qui doivent mener une réflexion sur la redistribution salariale et les écarts entre juniors et seniors ; ↗ Le coût de la vie : le prix du logement a explosé ces dernières années dans les grandes villes, l’accès à la mobilité peut être restreignant (surtout si les ingénieurs doivent se déplacer sur des sites), la garde des enfants peut s’avérer complexe. Il faut que les grands groupes se repositionnent et je n’ai pas l’impression qu’ils le font « ou de manière marginale ».

Quels sont les secrets des entreprises qui séduisent les étudiants et jeunes diplômés ingénieurs ?

Philippe Rouch : Il n’y a pas de secret : la mission de l’entreprise, le sens qu’elle donne à ses activités et les ressources associées sont fondamentaux. C’est bien beau de dire qu’on va décarboner et révolutionner un secteur, mais encore faut-il s’en donner les moyens et mettre en place des actions concrètes. Quelles sont les valeurs de l’entreprise ? Pour quoi s’engage-t- elle ? Ce sont ces grandes questions que se posent les jeunes ingénieurs.

Quel conseil donneriez-vous aux recruteurs pour surmonter la pénurie d’ingénieurs ?

Ensuite, certains leviers plus pragmatiques peuvent distinguer plusieurs entreprises en concurrence :

Philippe Rouch : Il faut reconstruire des ponts avec les jeunes ingénieurs avant même qu’ils ne soient diplômés. Les entreprises qui l’ont compris n’attendent pas que les talents sortent de leurs études et commencent leur recherche pour prendre contact. Soutenir les programmes de R&D (recherche et développement), construire des chaires spécialisées avec les écoles d’ingénieurs — il est essentiel d’encourager plus de mixité entre industriels et Écoles d’ingénieurs. Déconnecter les RH de la R&D est une erreur.

↗ La QVT (Qualité de Vie au Travail) : la culture d’entreprise doit être claire, transparente et surtout cohérente. Il faut que les jeunes s’y sentent bien et s’y reconnaissent ; ↗ L’ approche managériale orientée terrain : certains jeunes ingénieurs ne comprennent pas pourquoi des profils manageriaux qui n’ont pas leur niveau d’expertise fonctionnelle et technique les dirigent, car parfois, la déconnexion entre managers et réalité ter-

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Métiers en tension : comment faire face à la pénurie de jeunes diplômés en 2025 ?

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